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Accompagnement d'excellence pour dirigeants et personnalités d'exception

Quand le pouvoir nous empêche d’être aimés

C’est fascinant quand on y pense… Le pouvoir, ça change quelque chose dans le regard des autres. Pas d’un coup, non. C’est plus subtil que ça. C’est comme… vous savez quand vous mettez un nouveau costume ? Au début, vous êtes conscient de le porter, et puis petit à petit, vous oubliez. Sauf que là, ce sont les autres qui n’oublient jamais.

Un jour, en visio, une femme dirigeante m’a fait réaliser quelque chose d’assez bouleversant. Elle me parlait de ses équipes, de ses succès, de tout ce qu’elle avait construit. Et puis d’un coup, elle s’est arrêtée. Elle m’a regardé et m’a dit : « En fait, je crois que ça fait six mois que personne ne m’a contredite. Vraiment contredite, je veux dire. Pas juste pour la forme. »

Ça m’a fait penser à autre chose. Cette distance qui s’installe… Au début on croit que c’est normal, que ça fait partie du job. Les gens qui s’écartent légèrement quand vous passez dans le couloir, les conversations qui s’arrêtent, ces petits riens qui créent une bulle invisible autour de vous.

Vous savez ce qui est étrange ? C’est qu’on ne réalise pas tout de suite ce que ça nous fait. On est occupé, on a des responsabilités, des objectifs. Et puis un soir, comme ça… Je me souviens de ce patron qui m’a dit : « Hier, mon fils de 12 ans m’a demandé s’il devait prendre rendez-vous avec ma secrétaire pour me parler. »

Ça fait mal quand il dit ça. Mais ce qui fait encore plus mal, c’est qu’il ne savait même pas quoi répondre. Parce que quelque part, son fils n’avait pas complètement tort. Il était devenu cet homme qu’on ne dérange pas, qu’on admire de loin.

La semaine dernière, je discutais avec quelqu’un… En fait non, je ne discutais pas. Je l’écoutais. Il me racontait sa dernière acquisition, les chiffres, la stratégie. Et au milieu de tout ça, il s’est tu. Longtemps. Puis il m’a dit : « Tu sais ce qui est dingue ? Plus je monte, plus j’ai l’impression de jouer un rôle. Même avec ma femme, parfois, je ne sais plus comment être juste… moi. »

C’est troublant en fait… Cette sensation que le pouvoir peut créer une sorte de malentendu permanent avec la vie. Pas avec le travail, non. Avec la vie. Les vrais moments. Les choses simples.

L’autre jour, un dirigeant m’a raconté quelque chose qui m’a marqué. Il était au restaurant avec de vieux amis, ceux d’avant sa réussite. Et pendant tout le repas, il a senti qu’ils pesaient leurs mots, qu’ils filtraient leurs histoires. Comme s’ils se demandaient : « Est-ce que ça va l’intéresser, lui qui gère des millions ? » Alors qu’au fond, il aurait juste voulu entendre leurs vraies vies, leurs vrais problèmes. Être juste un ami.

En fait, c’est peut-être ça le plus dur avec le pouvoir. Ce n’est même pas la solitude – la solitude, on peut l’apprivoiser. Non, c’est cette impression que même quand on est avec les autres, il y a ce filtre. Cette petite voix qui leur dit « Attention, c’est quelqu’un d’important. »

Je pense à ce PDG qui m’a confié récemment… Il m’a dit : « Vous savez ce qui me manque le plus ? Les cafés du matin avec l’équipe. Maintenant, dès que j’arrive à la machine, tout le monde trouve une raison de retourner à son bureau. »

C’est comme si le pouvoir créait une sorte de vitre invisible. On voit les autres, ils nous voient, mais on ne peut plus vraiment se toucher. Se parler vraiment. Et le plus dur, c’est qu’on ne peut même pas en vouloir aux autres. Ils ne font que réagir à l’image qu’on projette, à la place qu’on occupe.

Mais vous savez quoi ? Parfois, dans ces moments de vraie connexion, quand quelqu’un ose traverser cette vitre, ose vous voir vraiment… C’est là qu’on réalise. Le vrai pouvoir, ce n’est pas celui qu’on exerce sur les autres. C’est celui de rester soi-même, malgré tout.

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