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Accompagnement d'excellence pour dirigeants et personnalités d'exception

Quand la réussite nous empêche de grandir

Je regardais les gens dans la rue ce matin en accompagnant mon beau-fils à l’école. Tous ces regards fixés sur leurs téléphones, ces pas pressés, ces visages tendus. Et je me suis surpris à penser : à quel moment on a commencé à confondre vitesse et direction ?

C’est une question qui me touche particulièrement dans mon travail avec les dirigeants. On est tellement occupés à avancer qu’on oublie parfois de se demander où on va vraiment. C’est comme grimper à toute vitesse une échelle pour réaliser qu’elle est posée contre le mauvais mur.

L’autre jour, je prenais un café avec un ami. Un de ces patrons qu’on imagine toujours sûrs d’eux. Il regardait les gens passer par la fenêtre et m’a dit : « Tu sais ce qui est fou ? Je peux gérer des millions, mais je ne sais plus comment parler à mon fils de 15 ans. »

Cette phrase m’a fait penser à quelque chose d’essentiel. On passe notre temps à développer certaines parties de nous-mêmes – celles qui rapportent, celles qui impressionnent, celles qui réussissent. Et pendant ce temps-là, d’autres parties restent comme… endormies.

Je crois que c’est ça qui m’intéresse le plus dans l’accompagnement des gens. Pas juste les aider à aller mieux ou à être plus performants. Non. Les aider à se réveiller complètement. À redécouvrir ces parties d’eux-mêmes qu’ils ont mises de côté en chemin.

C’est drôle, au fond. Plus j’avance dans ce métier, plus je réalise que les plus grandes transformations commencent souvent par des petites questions toutes simples. « Qu’est-ce qui me fait vraiment vibrer ? » « À quand remonte la dernière fois où j’ai fait quelque chose juste pour le plaisir ? »

Je me souviens de ce dirigeant qui collectionnait les voitures de luxe. Un jour, dans une conversation, il s’est mis à parler de son rêve d’enfant : devenir peintre. Ses yeux brillaient différemment. Il y avait une vie là, une énergie qui n’avait rien à voir avec ses succès professionnels.

En fait, c’est peut-être ça le vrai défi de notre époque. Pas d’accumuler plus de réussites, plus de richesses, plus de pouvoir. Mais d’oser redevenir complet. D’oser réveiller ces parties de nous qu’on a mises en sourdine parce qu’elles n’étaient pas assez « utiles ».

L’autre jour, je marchais dans le parc en bas de chez moi. Il y avait ces enfants qui jouaient, totalement absorbés par leur jeu. Ça m’a fait réfléchir : à quel moment on a commencé à croire qu’être sérieux était plus important qu’être vivant ?

Dans mon travail, j’aime créer des espaces où les gens peuvent se surprendre eux-mêmes. Pas juste réfléchir à leurs problèmes ou chercher des solutions. Mais redécouvrir leur capacité d’émerveillement, leur curiosité, leur envie de grandir dans toutes les directions.

C’est comme un jardin qu’on aurait taillé trop strictement pendant des années. Il ne s’agit pas de tout arracher. Juste de permettre à de nouvelles pousses d’émerger. De laisser la vie reprendre ses droits, dans toute sa magnifique imperfection.

Peut-être que la vraie réussite, ce n’est pas d’être le meilleur dans une seule direction. C’est d’oser être vivant dans toutes nos dimensions. Même celles qui ne rapportent rien. Surtout celles-là, en fait.

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