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Accompagnement d'excellence pour dirigeants et personnalités d'exception

Le jour où on ne joue plus

C’est étrange comme le pouvoir peut nous faire perdre cette capacité essentielle : celle de jouer. Pas jouer pour gagner, pas jouer pour prouver. Juste jouer, comme on le faisait enfant, pour le simple plaisir d’explorer.

Je repense à ce patron d’une grande entreprise. Pendant des années, il avait excellé dans tous les jeux du pouvoir – les négociations, les stratégies, les alliances. Jusqu’à ce jour où, en pleine réunion cruciale, il a ressenti ce vide étrange. Comme si soudain, tous ces jeux de pouvoir lui apparaissaient pour ce qu’ils étaient : juste des jeux, mais des jeux où personne ne s’amusait plus vraiment.

C’est fascinant quand on y pense. Plus on monte dans la hiérarchie, plus on devient sérieux. Comme si le poids des responsabilités devait nécessairement étouffer cette partie de nous qui sait rire de tout, même de nous-mêmes. Surtout de nous-mêmes.

Et pourtant, les vrais changements commencent souvent là. Dans ces moments où quelqu’un ose soudain sortir du jeu. Pas par fatigue ou par dépit. Mais par cette compréhension profonde que la vie est peut-être trop précieuse pour la passer à accumuler des victoires dont personne ne se souviendra.

Il y a une forme de libération dans cette prise de conscience. Une légèreté nouvelle qui n’a rien à voir avec l’irresponsabilité. Au contraire. C’est peut-être même la forme la plus haute de responsabilité : celle de refuser que notre réussite nous coûte notre humanité.

Parfois, dans le silence de mon cabinet, je vois des dirigeants redécouvrir cette liberté oubliée. Celle de ne plus avoir à porter ce masque de sérieux perpétuel. De pouvoir regarder leur parcours avec cette distance amusée qui rend tout plus léger, plus vrai aussi.

Le vrai pouvoir est peut-être là, finalement. Non pas dans notre capacité à gagner tous les jeux, mais dans cette liberté de choisir à quels jeux nous voulons vraiment jouer. Et surtout, de nous rappeler que le plus important n’est pas de gagner, mais de ne pas perdre cette étincelle qui fait de nous des êtres vivants, capables de rire, de danser, de jouer.

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