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Accompagnement d'excellence pour dirigeants et personnalités d'exception

Ce qu’on laisse vraiment derrière nous

En fait, c’est souvent en décembre que cette question surgit. Pas dans les réunions de bilan ou les plans stratégiques, non. Elle vient plutôt le soir, quand la ville s’illumine doucement pour les fêtes. Cette question toute simple : qu’est-ce qu’on laisse vraiment derrière nous ?

L’autre soir, un dirigeant m’a confié quelque chose qui m’a touché. Il venait de finaliser la vente de son entreprise, une belle PME qu’il avait créée il y a vingt ans. « Vous savez ce qui est étrange ? » m’a-t-il dit. « Ce dont je suis le plus fier, ce n’est pas les chiffres, ni même la technologie qu’on a développée. C’est cette femme qui est entrée chez nous comme standardiste et qui est maintenant directrice commerciale. C’est ce jeune un peu perdu à qui on a donné sa chance et qui aujourd’hui forme les autres. »

Je pense à cette CEO qui, en plein comité de direction, s’est arrêtée net au milieu d’une présentation. Elle regardait ses équipes autour de la table et a réalisé quelque chose. « En fait », a-t-elle dit, « notre vrai bilan n’est pas dans ces slides. Il est là, dans ce que chacun est devenu en travaillant ensemble. »

C’est fascinant comme on peut passer des années à construire quelque chose d’impressionnant – une entreprise, une carrière, une fortune peut-être – pour réaliser un jour que notre véritable héritage est ailleurs. Dans ces moments où on a permis à quelqu’un de grandir. Dans ces fois où notre confiance a transformé une personne plus que n’importe quel bonus.

L’autre jour, dans mon cabinet, quelqu’un m’a montré une lettre. Un de ses anciens employés lui écrivait pour lui dire que quinze ans après, il se souvenait encore de cette conversation où, en cinq minutes, il lui avait donné la permission d’oser. « Ces cinq minutes », disait la lettre, « ont changé le cours de ma vie. »

En fait, c’est peut-être ça la vraie transmission. Pas ce qu’on bâtit, pas ce qu’on accumule. Mais ces petits moments où, sans même le savoir parfois, on permet à quelqu’un d’autre de devenir plus grand que ses peurs. Ces instants où notre leadership ne sert plus à diriger, mais à élever.

Je me souviens de ce patron qui collectionnait les objets d’art. Des pièces magnifiques, rares, précieuses. Un soir, après une séance particulièrement intense, il m’a dit : « Au fond, la plus belle collection que j’ai constituée, ce sont les gens qui ont grandi avec moi. Chacun d’eux est une œuvre unique. Et contrairement à mes tableaux, eux continuent de créer, d’inspirer, de transmettre à leur tour. »

Peut-être que le véritable succès n’est pas dans ce qu’on a su prendre ou gagner, mais dans ce qu’on a su donner. Pas l’argent, pas les ressources – même si c’est important aussi. Mais cette chose plus subtile : la confiance. Cette permission qu’on donne à l’autre d’oser être plus grand que ce qu’il imaginait possible.

Ce qui est touchant, c’est de voir comment certains dirigeants découvrent cela sur le tard. Comme si soudain, en regardant derrière eux, ils réalisaient que leur plus belle réussite n’est pas dans leur CV. Elle est dans les yeux de ceux qui ont grandi à leurs côtés. Dans ces vies qui, d’une manière ou d’une autre, ont été touchées, transformées, élevées par leur présence.

En cette fin d’année, peut-être que la vraie question n’est pas « Qu’est-ce que j’ai accompli ? » mais plutôt « Qui ai-je aidé à s’accomplir ? ». Car au fond, n’est-ce pas la plus belle trace qu’on puisse laisser ? Cette capacité à avoir rendu d’autres vies plus grandes, plus riches, plus possibles.​​​​​​​​​​​​​​​​

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