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Accompagnement d'excellence pour dirigeants et personnalités d'exception

Ce corps qui essaie de nous parler

En fait, c’est étrange comme une simple migraine peut avoir plus d’impact qu’une baisse en bourse. Je vois souvent ça avec les dirigeants que j’accompagne. On peut gérer des millions, diriger des centaines de personnes, mais quand notre corps décide de nous envoyer un message, on ne peut plus l’ignorer.

Ce qui est fascinant, c’est cette façon qu’on a d’oublier qu’on a un corps. Comme si être patron voulait dire être uniquement une tête, des décisions, une volonté. On se coupe petit à petit de ces signaux physiques. Le dos qui se tend dans certaines réunions. L’estomac qui se noue avant un conseil d’administration. Les épaules qui ne se relâchent plus, même la nuit.

La semaine dernière, un grand patron est venu me voir pour des questions de stratégie. Pendant qu’il me parlait de fusion-acquisition, sa main droite n’arrêtait pas de se crisper. Il ne s’en rendait même pas compte. Son corps essayait de lui dire quelque chose, mais il était trop occupé à penser pour l’écouter.

Vous savez, au-delà des chiffres et des bilans, il y a cette réalité toute simple : nous sommes d’abord des corps qui respirent, qui sentent, qui vivent. Un PDG m’a fait rire l’autre jour. Il m’a dit : « Je traite mon corps comme un salarié maltraité. Je lui en demande toujours plus, je ne l’écoute jamais, et je m’étonne qu’il menace de faire grève. »

En fait, c’est presque poétique quand on y pense. Ces mêmes personnes qui peuvent sentir instantanément l’humeur d’un marché, anticiper des tendances économiques, ont souvent perdu cette capacité basique : sentir quand leur corps leur dit stop.

Une dirigeante m’a appris quelque chose de précieux récemment. Pendant vingt ans, elle prenait trois antiacides par jour. C’était devenu normal, comme son café du matin. Jusqu’à ce qu’elle réalise que son corps essayait peut-être de lui dire quelque chose sur sa façon de digérer non pas la nourriture, mais certaines situations.

Le plus touchant, c’est quand quelqu’un retrouve cette connexion perdue. Ce n’est pas spectaculaire. C’est subtil. C’est un dirigeant qui s’autorise à respirer profondément avant une décision importante. C’est une CEO qui réapprend à sentir ses pieds toucher le sol quand elle marche dans les couloirs.

Parfois, je pose cette question toute simple : « Où est-ce que vous sentez cette décision dans votre corps ? » Les réponses sont souvent surprenantes. Certains la sentent dans leur ventre, d’autres dans leur gorge, d’autres encore dans leurs épaules. Le corps a sa propre intelligence.

Un homme d’affaires m’a raconté qu’il avait compris quelque chose en regardant son petit-fils jouer. L’enfant courait, sautait, dansait sans raison. Son corps était sa joie. « Quand est-ce qu’on a décidé que réussir signifiait s’exiler de son propre corps ? » m’a-t-il demandé.

En fait, c’est peut-être ça le vrai luxe aujourd’hui. Pas une nouvelle voiture, pas un plus grand bureau. Mais cette capacité à habiter pleinement son corps. À le sentir vivre, respirer, nous guider parfois. Cette sagesse qui ne vient pas du mental, mais des tripes.

L’intelligence corporelle, ce n’est pas une faiblesse. C’est peut-être même notre GPS le plus fiable. Parce qu’au fond, avant d’être des dirigeants, des décideurs, des stratèges, nous sommes d’abord des corps qui essaient de nous dire quelque chose. Il suffit parfois juste… d’écouter.

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