Vous savez, il y a quelque chose dont on parle rarement… En fait, c’est presque un secret que je partage avec beaucoup de dirigeants que j’accompagne. Ce moment où, après une grosse signature, une belle réussite, ils se retrouvent seuls dans leur voiture. Et au lieu de la joie, ils ressentent ce vide étrange. Ce vide dont ils n’osent parler à personne.
L’autre jour, quelqu’un m’a dit quelque chose qui m’a bouleversé. Un dirigeant qui venait de vendre son entreprise pour plusieurs millions. Il m’a regardé et m’a dit : « Vous savez ce qui me fait le plus mal ? C’est que le jour où j’ai signé, la seule personne à qui je voulais vraiment l’annoncer, c’était mon père. Ça fait dix ans qu’il n’est plus là, mais c’est toujours à lui que je veux prouver quelque chose. »
En fait, c’est fascinant quand on y pense… On peut avoir tout réussi à l’extérieur et avoir toujours ce petit garçon à l’intérieur qui se demande : « Est-ce que maintenant, c’est assez ? Est-ce que maintenant, je suis assez bien ? »
Je me souviens de ce patron d’entreprise… Il s’est mis à pleurer dans mon cabinet. Comme ça, d’un coup. Il venait de réaliser que son fils de 8 ans, quand on lui avait demandé de dessiner son papa à l’école, l’avait dessiné avec un téléphone à la main. « C’est comme ça qu’il me voit », il m’a dit. Et dans sa voix, j’ai entendu cette blessure, cette chose qui fait bien plus mal que n’importe quelle perte financière.
C’est étrange, vous ne trouvez pas ? Comment on peut être capable de gérer des équipes entières, de prendre des décisions qui engagent des millions, et en même temps… avoir tellement de mal à gérer ces petites voix intérieures. Ces voix qui nous demandent : « Mais à quel prix ? Pour qui ? Pour quoi ? »
L’autre soir, tard dans mon cabinet, un dirigeant m’a confié quelque chose qui résonne encore en moi. Il m’a dit : « Vous savez ce qui me terrifie ? Ce n’est pas l’échec. C’est le succès. Parce que plus je réussis, plus j’ai peur que les gens découvrent que derrière tout ça, je suis juste… moi. Juste quelqu’un qui essaie de faire de son mieux. »
En fait, il y a cette solitude particulière qui vient avec la réussite. Ce n’est même pas une question d’être entouré ou pas. C’est plus profond que ça. C’est ce sentiment que personne ne peut vraiment comprendre. Cette impression que si vous dites « Je ne sais pas » ou « J’ai peur », tout va s’écrouler.
Je me rappelle de ce moment… Un homme qui, sur le papier, avait tout réussi. Il regardait par la fenêtre de mon cabinet et il m’a dit : « Ma plus grande réussite professionnelle, c’est aussi mon plus grand échec personnel. Le jour où j’ai revendu mon entreprise pour plusieurs millions, mon fils de 16 ans ne m’a pas adressé la parole. Il m’a juste dit : ‘Super Papa, maintenant tu vas pouvoir acheter du temps perdu ?’ »
Vous savez ce qui est le plus dur ? Ce n’est pas la pression des responsabilités. Non. C’est ce dialogue silencieux avec nous-mêmes. Ces questions qui viennent la nuit : « Est-ce que tout ça a un sens ? Est-ce que si je perdais tout demain, quelqu’un verrait encore qui je suis vraiment ? »
En fait, peut-être que la plus grande solitude, ce n’est pas d’être seul. C’est d’être entouré de gens qui ne voient que votre réussite, quand vous-même, vous doutez encore de qui vous êtes vraiment.
C’est normal vous savez. Profondément humain. Ces doutes, ces questions, cette impression parfois d’être un imposteur malgré toutes les preuves du contraire… Ce n’est pas un signe de faiblesse. C’est peut-être même là que se trouve notre vraie force.